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LIVRES OUVERTS

4 novembre 2012

Je tourne la page...

Comme dans toute aventure en littérature, des pages se tournent, tandis que d'autres s'ouvrent.

Une superbe rencontre, cet été, avec Marilyne, qui vient d'ouvrir son site "LIRE ET MERVEILLES" m'a permis d'envisager de nouvelles pages au coeur d'un nouveau blog.

Il s'appelle LITTÉR'AUTEURS

 

 

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27 mai 2012

JE TE NOUS AIME ~ ALBANE GELLÉ

 

il 
avait mis quelques poèmes dans sa
main, comme on attire les pigeons.
Elle était jeune, elle n’a rien vu,
Trop près s’est approchée.

main

 

 

 

 

 

 

 

 

Nicolas Dieterlé, Main tendue

8 avril 2012

Dimanche poétique ~ Albert Samain

paques_cloches


AU JARDIN DE L'INFANTE


Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Où l'âme a des gaîtés d'eaux vives dans les roches,
Où le coeur est un ciel de Pâques plein de cloches,
Où la chair est sans tache et l'esprit sans reproches.
Il est de clairs matins, de roses se coiffant,
Ces matins-là, je vais joyeux comme un enfant.

Il est de mornes jours, où las de se connaître,
Le coeur, vieux de mille ans, s'assied sur son butin,
Où le plus cher passé semble un décor déteint,
Où s'agite un minable et vague cabotin.
Il est de mornes jours las du poids de connaître
Et, ces jours-là, je vais courbé comme un ancêtre.

(A. Samain)


Monet3

1 avril 2012

Dimanche poétique ~ Jean de La Fontaine

Parole de Socrate

Socrate un jour faisant bâtir,
Chacun censurait son ouvrage :
L'un trouvait les dedans, pour ne lui point mentir,
Indignes d'un tel personnage ;
L'autre blâmait la face, et tous étaient d'avis
Que les appartements en étaient trop petits.
Quelle maison pour lui ! L'on y tournait à peine.
Plût au ciel que de vrais amis,
Telle qu'elle est, dit-il, elle pût être pleine !
Le bon Socrate avait raison
De trouver pour ceux-là trop grande sa maison.
Chacun se dit ami ; mais fol qui s'y repose :
Rien n'est plus commun que ce nom,
Rien n'est plus rare que la chose.

Jean de La Fontaine

25 mars 2012

Dimanche poétique ~ M. Lermontov

ПАРУС

Белеет парус одинокий 
В тумане моря голубом!.. 
Что ищет он в стране далекой? 
Что кинул он в краю родном?.. 

Играют волны - ветер свищет, 
И мачта гнется и скрипит... 
Увы, - он счастия не ищет 
И не от счастия бежит! 

Под ним струя светлей лазури, 
Над ним луч солнца золотой... 
А он, мятежный, просит бури, 
Как будто в бурях есть покой!


 

MLe voilier

 

Ce voilier tout blanc, solitaire,
Qui dans le brouillard bleu s'enfuit
Qu' a-t-il besoin d'une autre terre? 
Qu'abandonna-t-il après lui?

Son mât sur l'onde vagabonde
S'incline et grince dans le vent 
Hélas! point de bonheur au monde 
Ni derrière lui ni devant

Pour le porter la mer est belle
Le soleil brille au firmament...
Mais lui réclame, le rebelle, 
L'orage, cet apaisement.

mtca...

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19 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 14

Je vais jouer les prolongations, histoire de rattraper le premier jour que j'avais manqué de ce rendez-vous qui m'a donné tant de plaisir à découvrir et faire découvrir un merveilleux florilège de poèmes sur le thème de l'enfance.

D'ailleurs, en parcourant la toile, je me suis aperçue que nombreux collégiens et lycéens ont à présenter à leurs enseignants des anthologies sur ce thème. L'idée m'est venue de regrouper toutes nos parutions et d'en dresser une liste qui renverrait sur les pages des blogs des uns et des autres. Pour me soulager d'un fastidieux travail de recherche, accepteriez vous de me communiquer (en commentaire de ce message) les titres des poèmes parus sur vos blogs et le lien qui s'y rattache (individuellement) ?

enfants

LES CRAYONS DE COULEUR

Un petit garçon est venu me voir tout à l'heure
Avec des crayons et du papier
Il m'a dit je veux dessiner un homme en couleur
Dis-moi comment le colorier

Je voudrais qu'il soit pareil que moi quand je serai grand
Libre, très fort et heureux
Faut-il le peindre en bleu, en noir ou en blanc
Pour qu'il soit comme je le veux

Si tu le peins en bleu, fils
Il ne te ressemblera guère
Si tu le peins en rouge, fils
On viendra lui voler sa terre
Si tu le peins en jaune mon fils
Il aura faim toute sa pauvre vie
Si tu le peins en noir fils
Plus de liberté pour lui

Alors le petit garçon est rentré chez lui
Avec son beau cahier sous le bras
Il a essayé de dessiner toute la nuit
Mais il n'y arriva pas

Si tu le peins en bleu, fils
Il ne te ressemblera guère
Si tu le peins en rouge, fils
On viendra lui voler sa terre
Si tu le peins en jaune mon fils
Il aura faim toute sa pauvre vie
Si tu le peins en noir, fils
Plus de liberté pour lui

Si l'on veut trouver une morale à ma chanson
C'est assez facile en somme
Il suffit de dire à tous les petits garçons
Que la couleur ne fait pas l'homme

Hugues Aufray

enfants

18 mars 2012

ENFANCE ~ PETITE ANTHOLOGIE POÉTIQUE

Une anthologie (non exhaustive) des poèmes publiés sur nos blogs pendant le Printemps des Poètes 2012

Chez SOPHIE

GDN- Gérard de Nerval"l'enfance"

- Victor Hugo, "les enfants pauvres"

- René Guy Cadou, "les amis d'enfance"

- Paul Verlaine, "le ciel est par dessus les toits"

- Victor Hugo, "lorsque l'enfant paraît"

- Jacques Prévert, "le cancre"

- Guillaume Apollinaire, "enfance"

- Marceline Desbordes-Valmore, "élégie âme et jeunesse"

TBJ- Tahar Ben Jelloun, "enfance"

- Charles Juliet, "les années sombres"

- Arthur Rimbaud, "les chercheuses de poux"

- Rudyard Kipling, "Tu seras un homme mon fils"

- Charles d'Orléans, "chansons"

Chez TINUSIA

- Kobayashi Issa, Haïku

- Raymond Queneau, Un enfant a dit

- Paul Vincensini, Un enfant veut répondre

- Maurice Carême, L'enfant

LP- Louisa Paulin, Chanson murmurée

Johan Wolfgang von Goethe, Le roi des Aulnes

- Jacques Prévert, Chasse à l'enfant

- Jean Rivet, Collages

Marceline Desbordes-Valmore, L'enfant au miroir

- Jacques Higelin, La croisade des enfants

- Alphonse Daudet, Les ailes des petits enfants

- Michel Luneau, Le miroir et la petite fille

Valmore- Jacques Prévert, Le cancre

- Hugues Aufray, Les crayons de couleur

 

Chez MANGO

- Cécile Sauvage, Si la rose venait

- Jules Supervielle, Une enfant

- Cécile Sauvage, Il est né

- Cécile Sauvage, La tasse

- André Rochedy, Je veux boire, je veux manger

- Michel Butor,

- Guillaume Apollinaire, Marie Laurençin, Le Douanier Rousseau

CHEZ MISS HÉRISSON

- Federico Garcia Lorca, Chanson de printemps

- Paul Éluard, L'enfance

- Jules Supervielle, L'enfant née depuis peu

Goro Nishikawa, Je ne veux pas encore vieillir

- Victor Hugo, Chanson pour faire danser en rond les petits enfants

- William Blake, A Cradle Song (poème en anglais)

 

D'autres poèmes ont été mis en ligne : ils seront prochainement ajoutés à cette liste.

18 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 13

 

haiku japon

 

Il mange des yeux sa récompense
Pour sa première calligraphie de l'an
Une orange

Kobayashi Issa

printemps des poètesD'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango

17 mars 2012

YUM YUM BOOK ~ R. Crumb

YUM YUM BOOKJ'en connais au moins trois qui vont se frotter les yeux, crier au miracle, se dire que rien n'est jamais définitivement perdu, que la grâce m'a touchée, qu'il ne faut jamais désespérer de rien, que tout arrive à qui sait attendre... C'est Soukee, Emmyne et Anne-Sophie ! J'AI RÉUSSI À LIRE UNE BD !!! Même que j'ai compris tout, même que j'ai réussi à faire le lien entre les images et le texte, même que j'ai bien aimé ! Ça alors !

Il faut avouer qu'à mes yeux – et surtout à mes neurones – que... «ça ressemble à une BD, c’est dessiné et écrit comme une BD… mais ce n’est pas une BD». (Comprenne qui pourra !)

Je ne me souviens plus sur quel blog j'ai récemment lu un billet ; et j'en demande excuse ! Mais cette critique devait être bien élogieuse pour que j'en arrive à me dire que peut-être...

Je suis donc passée du « peut-être » au « pourquoi pas », puis du « pourquoi pas » au « allez, on essaie ».

 

OgdenDeux personnages : un certain Ogden, un crapaud triste et complexé ; Guntraune certaine Guntra, une jeune fille... plutôt monstre, plutôt ogresse. Pour que ces deux-là se rencontrent, il a fallu le truchement d'un haricot magique qui a emmené Ogden jusqu'au septième ciel. Pas tout de suite, le septième, quand même ; et puis je ne vais pas dévoiler la fin de ce beau roman d'amour impossible. Mais cette histoire de haricot grimpant et grimpeur ne vous rappelle-t-elle pas celle d'un Jacques le bien-nommé ? La fin... non ! Je n'en dirai rien, sinon qu'elle fait référence à un conte bien connu, très bien connu.

 

CrumbPour créer cette histoire, il a fallu un certain Robert Crumb, né à Philadelphie en 1943, figure de proue du comix underground depuis les années soixante. C'est en 1963 qu'il commet son « œuvre ». Il a 20 ans, est « encore puceau » et veut témoigner de son amour pour Dana (qu'il épousera peu après lui avoir offert le livre). Si cette fable est autobiographique, je peux affirmer que l'auteur n'avait pas une très bonne image de lui-même, à cette époque ! Il n'est pas vraiment laid, Oggie, mais c'est quand même la représentation d'un petit personnage paumé, qui ne sait où traîner sa misère et son désarroi. Quant à sa dulcinée, elle est tout en rondeur, bien en chair, à la manière des muses de Rubens, de Boucher, D'Ingres ou de Renoir. Le problème, c'est qu'il brosse le portrait d'une croqueuse d'hommes de crapauds !

La fin... non ! Je n'en dirai rien, sinon que la plantureuse Guntra est peut-être une croqueuse d'âme...

 

Eh bien, oui ! Non seulement j'ai lu, j'ai compris, mais j'ai aussi aimé ! 

17 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 12

 un enfant a dit

UN ENFANT A DIT

Un enfant a dit
je sais des poèmes
un enfant a dit
chsais des poésies

Un enfant a dit
mon cœur est plein d'elles
un enfant a dit
par coeur ça suffit

Un enfant a dit
ils en savent des choses
un enfant a dit
et tout par écrit

Si l'poète pouvait
s'enfuir à tir-d'aile
les enfants voudraient
partir avec lui

 

Raymond Queneau

printemps des poètesD'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango

16 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 11

 école

UN ENFANT VEUT RÉPONDRE

Un enfant veut répondre
Il a levé le doigt
Dans une vieille école
Qui n'existe plus.
La neige a fondu sous les bancs
Il fait chaud comme à l'écurie
Et l'instituteur
A souligné tous les verbes à la craie bleue.
L'enfant qui veut répondre
Fait claquer ses doigts
Tachés d'encre violette
Dans la vieille école
Qui n'existe plus.

Paul Vicensini

printemps des poètesD'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango

 

15 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 10

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L'ENFANT

A quoi jouait-il cet enfant ?
Personne n'en sut jamais rien.
On le laissait seul dans un coin
Avec un peu de sable blanc
On remarquait bien, certains jours,
Qu'il arquait les bras, tels des ailes
Et qu'il regardait loin, très loin,
Comme du sommet d'une tour.
Mais où s'en allait-il ainsi
Alors qu'on le croyait assis ?
Lui-même le sut-il jamais ?
Dès qu'il refermait les paupières,
Il regagnait le grand palais,
D'où il voyait toute la mer.

Maurice Carême

 

printemps des poètesD'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango 

14 mars 2012

DEUX ANS...

anniversaire

 

14 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 9

 chanson-murmuree-louisa-paulin-L-1

CHANSON MURMURÉE

Je sais un cœur petit comme un bouton de rose,

Chut ! chut ! ne faisons pas de bruit

Afin qu’il repose

Toute la nuit.

 

Je sais un cœur petit comme un bouton de rose,

Chut ! chut !  il vient de s’endormir,

Ne faisons pas de bruit pour que demain il ose

Tout doucement s’ouvrir

Louisa Paulin

printemps des poètes


D'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango

13 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 8

 

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LE ROI DES AULNES

 

Quel est ce chevalier qui file si tard dans la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant ;
Il serre le petit garçon dans son bras,
Il le serre bien, il lui tient chaud.

 

« Mon fils, pourquoi caches-tu avec tant d'effroi ton visage ?
— Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes ?
Le Roi des Aulnes avec sa traîne et sa couronne ?
— Mon fils, c'est un banc de brouillard.

 

— Cher enfant, viens, pars avec moi !
Je jouerai à de très beaux jeux avec toi,
Il y a de nombreuses fleurs de toutes les couleurs sur le rivage,
Et ma mère possède de nombreux habits d'or.

 

— Mon père, mon père, et n'entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes me promet à voix basse ?
— Sois calme, reste calme, mon enfant !
C'est le vent qui murmure dans les feuilles mortes.

 

— Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi ?
Mes filles s'occuperont bien de toi
Mes filles mèneront la ronde toute la nuit,
Elles te berceront de leurs chants et de leurs danses.

 

— Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes dans ce lieu sombre ?
— Mon fils, mon fils, je vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent si gris.

 

— Je t'aime, ton joli visage me charme,
Et si tu ne veux pas, j'utiliserai la force.
— Mon père, mon père, maintenant il m'empoigne !
Le Roi des Aulnes m'a fait mal ! »

 

Le père frissonne d'horreur, il galope à vive allure,
Il tient dans ses bras l'enfant gémissant,
Il arrive à grand-peine à son port ;
Dans ses bras l'enfant était mort.

Johan Wolfgang von Goethe (adapté par Charles Nodier)

printemps des poètes



D'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango

12 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 7

 enfant chasse

CHASSE À L'ENFANT

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu'est-ce que c'est que ces hurlements

Bandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant

Il avait dit j'en ai assez de la maison de redressement
Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Maintenant il s'est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant

Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis
Tous les braves gens s'y sont mis
Qu'est-ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits
C'est un enfant qui s'enfuit
On tire sur lui à coups de fusil

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le continent !

Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau.

Jacques Prévert

printemps des poètesD'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango

11 mars 2012

DIMANCHE POÉTIQUE ~ Haiku

IssaKobayash

Je m'assoupis
Un nuage de canicule 
Sur les genoux

Kobayashi Issa

11 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 6

 maison

 COLLAGES

Le petit garçon avait dessiné une maison ;

La première partie, faite au printemps, en était très bleue avec un nuage bien blanc ;

La seconde, dessinée en été, éclatait de soleil ;

La troisième, conçue en automne, était couverte de feuilles d’arbre mortes ; et la dernière partie était tout enneigée.

 

Le petit garçon, dans son tableau, avait aussi collé du jour, de la nuit noire ou étoilée, des semailles et des moissons.

Il y avait également une mère, un père, des enfants, un chien et des oiseaux.

Enfin, il avait ajouté du bonheur et des larmes.

 

Jean Rivet

printemps des poètesD'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango

10 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 5

 mere-a-l-enfant-au-miroir-mary-cassatt

L'enfant au miroir

(A Mlle Emilie Bascans)

Si j'étais assez grande,
Je voudrais voir
L'effet de ma guirlande
Dans le miroir.
En montant sur la chaise,
Je l'atteindrais ;
Mais sans aide et sans aise,
Je tomberais.

La dame plus heureuse,
Sans faire un pas,
Sans quitter sa causeuse,
De haut en bas,
Dans une glace claire,
Comme au hasard,
Pour apprendre à se plaire
Jette un regard.

Ah ! c'est bien incommode
D'avoir huit ans !
Il faut suivre la mode
Et perdre un temps !...
Peut-on aimer la ville
Et les salons !
On s'en va si tranquille
Dans les vallons !

Quand ma mère qui m'aime
Et me défend,
Et qui veille elle-même
Sur son enfant,
M'emporte où l'on respire
Les fleurs et l'air,
Si son enfant soupire,
C'est un éclair !

Les ruisseaux des prairies
Font des psychés
Où, libres et fleuries,
Les fronts penchés
Dans l'eau qui se balance,
Sans nous hausser,
Nous allons en silence
Nous voir passer.

C'est frais dans le bois sombre,
Et puis c'est beau
De danser comme une ombre
Au bord de l'eau !
Les enfants de mon âge,
Courant toujours,
Devraient tous au village
Passer leurs jours !

Marceline Desbordes-Valmore

printemps des poètesD'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango 

9 mars 2012

Printemps des poètes 2012 ~ 4

enfants

LA CROISADE DES ENFANTS

Pourra-t-on un jour vivre sur la terre
Sans colère, sans mépris
Sans chercher ailleurs qu'au fond de son coeur
La réponse au mystère de la vie

Dans le ventre de l'univers
Des milliards d'étoiles
Naissent et meurent à chaque instant
Où l'homme apprend la guerre à ses enfants

J'suis trop p'tit pour me prendre au sérieux
Trop sérieux pour faire le jeu des grands
Assez grand pour affronter la vie
Trop petit pour être malheureux

Verra-t-on enfin les êtres humains
Rire aux larmes de leur peurs
Enterrer les armes écouter leur coeur
Qui se bat qui se bat pour la vie

Dans le ventre de l'univers
Des milliards d'étoiles
Naissent et meurent à chaque instant
Où l'homme apprend la guerre à ses enfants

J'suis trop p'tit pour me prendre au sérieux
Trop sérieux pour faire le jeu des grands
Assez grand pour affronter la vie
Trop petit pour être malheureux

Jacques Higelin

printemps des poètesD'autres poèmes chez SophieMiss HérissonCapucineMango

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