L'ÉtÉ À PÉKIN - ÉLISE FONTENAILLE

C'est la chronique d'Emmyne qui m'a donné envie de lire ce petit roman pour adolescent(es).

AdolescentEs, surtout !

Mais voilà ! je ne vais pas savoir "vendre" ce texte aussi bien qu'Emmyne ! Je me suis fermement ennuyée !

Bon ! j'admets que c'est un moyen d'expliquer comment peut venir la motiv' quand tout fout'l'camp au plan scolaire.

Je vous raconte : Pauline n'est pas très bonne en classe. Sa meilleure copine, Nikita, part pour deux ans, chez son père, à Pékin. Flûte ! Ce n'est pas ça qui donne envie d'être heureuse d'aller au collège ! Parce que, au collège, d'accord il y a les cours, d'accord il y a les profs, mais il y a surtout les copines (et - des fois - la découverte des copains). Alors Nikita pas là, scolarité et apprentissages en vrac ! Et même qu'elle est fâchée avec son autre meilleure amie, Clarisse, parce qu'elles se disputaient toutes les deux l'amitié de Nikita.

On est dans les temps modernes : Skype permet aux filles de rester en contact... mais Nikita s'investit dans sa nouvelle vie en Chine et Pauline se sent abandonnée.

C'est l'histoire d'un défi, de défis. Comment ne pas perdre Nikita, malgré la distance et le temps ? Comment s'investir en cours, quand tout semble fragile ? Comment reconquérir l'amitié de Clarisse ? Comment se rendre en Chine, pour retrouver la copine ?

Je vous dis mon avis : c'est facile, trop facile ! quand les parents de Pauline sont prêts à y mettre du leur ! quand la copine veut bien donner le coup de pouce nécessaire ! quand la maman de Nikita - qui, jusqu'alors semblait bien réticente - prend sur elle pour que ça se passe bien ! Quand la maman de Clarisse avale les couleuvres, sans discuter.

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Ce petit roman m'a vraiment semblé un peu mièvre et peu propice à un débat avec des ados en mal de scolarité. Dommage ! Parce que la "matière" me semblait intéressante : s'investir dans les apprentissages scolaires parce que, là-bas, derrière, dans un petit coin de tête - "ça vaut le coup" ! Le voyage en Chine pour Pauline, c'est un peu la carotte de l'âne. Mais Pauline n'est pas un âne ! Ce que j'ai apprécié, quand même, ce sont les cours de calligraphie qui ont donné une tonalité mobilisatrice aux efforts de la collégienne. Dommage, à mon sens,  que Papa ait glissé une petite note de drague dans l'histoire (même si ce ne sont que mes fantasmes) !

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Comments

[VanessaV]

Ah enfin j'arrive à ton billet Tunisia. Est-ce l'ergonomie de ton "ancien" blog mais je n'arrivais pas à le trouver.
Aie aie aie oh une vaste question en effet. J'ai malheureusement une attitude très "tendancieuse" (au sens de pas très réaliste): je cherche des livres qui ont un fond la plupart du temps même pour des petits de l'âge de mon fils (pas encore 4 ans). Le vocabulaire se veut plus simple avec quelques mots plus précis toujours bien à propos mais surtout la qualité de l'émotion. Malheureusement les livres que nous avons sont choisis par moi, billettés aussi par moi et le lutin n'a que le choix (mais entier) de choisir celui que nous lisons le soir. Il se réapproprie certaines lectures que je pensais pour plus grand. Maintenant c'est sur que les lectures à double niveau n'en ont surement qu'un pour lui et je crois que c'est aussi pour cela qu'il y revient 1 an après.
Dans votre discussion sur l'âge, très, très intéressante, j'ajouterais même la différence entre littérature jeunesse et littérature pour la jeunesse. C'est au salon du livre de Paris 2010 et la conférence que j'avais été "remise en place" http://1pageluechaquesoir.blogspot.com/2010/04/le-salon-du-livre-de-paris-angle.html.

Moi, à priori (et avec un à priori très intellectualisé je le concède) je choisis avec référence, avec un fond et j'en oublie la lecture passion d'une histoire...

de sacrées discussions en perspective!

[soukee]

Aïe ! Un livre qui divise, ça arrive bien souvent !! Pour l'instant, trop de livres en attente chez moi pour me pencher sur de nouvelles découvertes, mais vos avis, à Emmyne et toi, sont tellement divergents que ce roman m'intrigue !!!
Bizzz et bonne fin de semaine !!

[emmyne]

Je comprends très exactement ce que tu dis, que ce soit pour le décalage entre les personnages et les lectrices ou la tendance à craindre le message latent dans un roman jeunesse, mais là, pour le coup, je crois que ce roman n'en mérite pas tant. Pour moi, il s'agit d'une lecture sans prétention qui présente juste l'avantage d'avoir un sujet à la fois contemporain et " géographique ". Ce qui m'a plu dans cette collection ( et c'est d'ailleurs l'un des arguments de vente je le reconnais...), cette forme de roman de " grands ", sans illustration par exemple. Après, il est évident que sur 44 pages, rien n'est vraiment approfondi.
En fait, tu soulèves le sujet qui me remet en question régulièrement depuis... le début de ma spécialisation, et c'est la question qui fait mal ! A savoir : lorsque je me consacre à la littérature jeunesse avec l'espoir que les livres apportent du plaisir, des réponses, des moments de partage, des expériences intimes...ne suis-je pas de toute façon loin de la réalité de la majorité des enfants qui n'ont pas l'environnement adulte qui peut leur fournir toutes ces lectures et les accompagner ? Qu'est-ce que je crois, moi, avec les bouquins à 15 euros qu'il faut commander en librairie et mes salons littéraires parisiens ?
Je me suis mal fait comprendre quant à Ado, c'est une catégorie pour moi, désolée. Je suis bien consciente que l'adolescence commence en réalité plus tôt qu'on ne le croit ! Mais en littérature jeunesse, sont appelés romans ado des textes qui concernent le lectorat à partir de 13 ans minimum, c'est surtout selon les thèmes abordés, ensuite la façon dont ils sont abordés.
Pour les messages de cette littérature ado, ce serait un vaste sujet d'une autre passionnante discussion[Zen]. Quand tu veux, mais ne me désespère pas s'il-te-plait[Clin d oeil]

[TINUSIA]

Aïe ! Nous avons un problème "sociologique" [Oups]
À partir de quel âge et jusqu'à quel âge est-on ado ? [casse tete]
10/12 ans, dis-tu... la marche vers l'adultité a déjà commencé, précocement, trop précocement, j'en conviens... mais les petites minettes que je connais, qu'elles soient en CM2 ou en 6ème ont déjà changé de vitesse... Je demeure dans un petit village de la "France profonde"... certaines petites filles de la primaire me semblent bien aguerries pour leur âge, quand je les vois minauder !
Et une partie de mon expérience professionnelle dans les quartiers dits défavorisés, me fait penser que Pauline, Clarisse, et Nikita, sont loin, mais très loin du "réseau social" des p'tites minettes de cet âge !
L'été à Pékin m'a fait penser aux "Martine" de ma jeunesse (qui reviennent au goût du jour d'ailleurs) dans lesquels une petite fille de bonne société s'adonnait aux activités des petites filles de la bonne société (cheval, ski, etc), jupette au ras des cuisses et tous charmes dehors (en tout bien tout honneur !).
C'est vrai que je ne peux pas lire un livre destiné aux enfants ou aux adolescents sans essayer de deviner quelle idéologie se cache derrière les textes ! Ce serait sympa que nous en discutions ! [vieux]
Bises, Emmyne [Salut]

[emmyne]

Heureusement, nous n'avons pas toutes les mêmes point de vue. C'est vrai, j'ai trouvé ce roman intéressant, rapide et facile à lire, mais je ne l'aurais pas conseillé à des adolescentes. Cette collection, Dacodac, s'adresse aux jeunes collégien(nes), aux lecteurs de 10-12 ans.